Le récit de notre World Champion, j'ai nommé Gaëlle "la gazelle" du Tri Véloce !
Aloha from Mauï Cet été je me suis lancée sur deux Xterra qualificatifs aux championnats du monde. Accompagnée de Vincent et des copains j'ai souhaité faire les grandes distances sur les circuits Belge à Namur et Français à Xonrupt.
Objectif : réussir à les terminer ! Chose faite : j’ai réussi à finir ces deux épreuves et cela avec un bon chrono. Résultat : j'arrive à faire un podium GA sur les deux courses. Belle surprise pour moi qui n’en attendais pas autant. Ces deux Xterra m’ont permis de décrocher le précieux sésame : la qualification aux championnats du monde à Hawaï. Après quelques jours d'hésitation, je me lance et m'inscris. Partir à Hawaï C'est un projet qui se prépare en avance, au vu du timing nous essayons de faire l'ensemble des démarches le plus rapidement possible. La fin de l'été et la rentrée fut donc un poil mouvementée. Début octobre, je continue les entraînements. La fatigue se fait sentir entre le travail, le sport... J'ai envie de faire une pause mais pas le choix cette année il faut continuer jusqu'à fin octobre. Lors d'un footing : ma cheville se tord en descente... résultat : je rentre de ma sortie avec une entorse. Il reste 3 semaines avant la course, je me dis que je n'ai jamais de chance avant les courses. Pour l'anecdote, juste avant le Xterra France en Juillet j'avais reçu un gros coup de poing au nez qui m'a laissé une douleur pendant 2 semaines. Cette fois-ci, Vincent me conseille de stopper la course à pied et d’accentuer les entrainements sur les deux autres disciplines. J’ai donc enchainé les séances de home traîner, fait quelques petites sorties tranquilles en VTT et aussi de la natation à l'aide d'un pull boy pour ne pas utiliser la cheville. Les jours passent, Anthony Adam décolle pour son Ironman à Hawaï et là je me dis que c'est bientôt mon tour.
Dimanche 20 octobre, je souhaite effectuer une dernière course sur mes terres Natales à Brocéliande : le Vétathlon de Iffendic (35). Vincent et quelques courageux du TriVéloce sont également là. Tous voulaient faire sortir Excalibur de son rocher à la fin de la course!! Très satisfaite de cette course où je termine 1ere malgré mon strap à la cheville. C'est bon signe elle a tenu ! Voilà qui me remet en confiance pour la semaine suivante à Hawaï. Mercredi 24 octobre au matin : c'est le jour du grand départ de Nantes direction Hawaï. Au programme quasiment 24h de voyage, une escale à Amsterdam et une autre à Vancouver avant un atterrissage sur l'île Mauï à Hawaï. Tout ça en croisant les doigts pour que les valises suivent...enfin surtout le vélo. A Vancouver, mauvaise surprise : la douane nous annonce que la valise vélo est restée bloquée à Amsterdam. On essaye d'en savoir plus, mais aucune information supplémentaire ne nous sera communiquée. On nous dit qu'il faudra aller voir la compagnie une fois arrivés à Hawaï... C'est "rassurant" de se dire qu’il faut encore attendre 6h pour espérer régler le problème! Nous continuons donc notre périple direction Mauï. L’arrivée sur l’ïle a lieu Mercredi 24 octobre au soir, eh oui 12h de décalage horaire. En descendant de l'avion, je ne fanfaronne plus… je me demande si je vais pouvoir récupérer le bagage vélo avant dimanche. Constat une fois sur place : le bureau de la compagnie est fermé. Ça sent mauvais ! Après de longues minutes à l'aéroport, Vincent se retourne une dernière fois en direction des bagages avant de partir et là nous découvrons avec stupeur LA FAMEUSE valise vélo. A ce jour, le mystère reste entier sur le transit de cette dernière... Le principal est qu'elle soit arrivée à temps, la pression redescend et le sourire revient. Vendredi 26 Octobre : direction Kapalua lieu du village Xterra départ des courses. Vincent et moi retirons nos dossards. Eh oui, Vincent en a profité pour s'inscrire au Xterra Trail 10km qui aura lieu samedi matin. Nos chemins se séparent : lui part effectuer la reconnaissance trail et moi le parcours VTT. Dès les premiers kilomètres, même constat avec Vincent : le terrain est extrêmement boueux et les chemins sont glissants, la course s’annonce très difficile. Je n'effectue que 12km sur les 30 bornes prévues... l'organisation déconseillait fortement la partie haute du parcours qui était jugée trop glissante et dangereuse. On croise les doigts pour que le terrain sèche pendant le weekend. Samedi 27 octobre : réveil au chant des coqs, ce matin c'est le trail de Vincent. Le coup de départ est donné à 9h30, le soleil tape déjà bien. Je pars observer le départ en haut d'une bonne « patate », je vois le lapin de course partir en tête et s'élancer en premier sur les petits sentiers. Vous l’aurez deviné, il s’agit de Vincent. Je pars me placer au niveau de l'arrivée et surveille ma montre. Vincent m'avait dit qu'avec les conditions il fallait compter 50/55min. Surprise : 45 min plus tard je vois Vincent débouler seul en tête et franchir la ligne de départ tout boueux. Bravo à lui il aura réussi à creuser l'écart : quel champion ! En attendant sa remise des prix, j’ai réussi à me faire un nouvel ami : un joli perroquet qui a choisi d’atterrir sur ma tête : pourquoi pas !
Dimanche 28 octobre : le jour des championnats du monde Xterra est arrivé. Selon les organisateurs, il a plu une partie de la nuit et les chemins sont encore trempés. Ils décident donc d’adopter un Plan B qui consiste à dévier légèrement la boucle de départ VTT pour assurer la sécurité des athlètes.
A 8h00 je dépose mes affaires dans le parc vélo, je repère mon positionnement dans le parc : facile à côté du drapeau Suisse. Avant de sortie, je retrouve Catherine, une autre française, double championne GA et qui se qualifie depuis 7 années de suite aux mondiaux. Elle est du même avis que les speakers, cette édition va être l’une des plus complexe : l’océan est très agité et les chemins sont trempés et boueux. Peu importe les conditions, il est trop tard pour faire demi-tour ! Allez direction la plage pour la partie natation. Entre deux séries de vagues je vais me baigner sur le bord pour prendre la température: pas de doute nous sommes bien à Hawaï l'eau est chaude. L'océan est déchaîné ce matin, cela ne me rassure pas tellement pour le départ. Les départs sont donnés les uns après les autres : 9h00 place aux élites, puis les GA Hommes, pour terminer par les filles. 9h20 pétante le coup de canon retenti... et les vagues aussi ! Je m'avance dans l'eau, attends que je premier rouleau s'éclate devant moi et là je fonce pour ne pas me faire retourner sur une vague. La natation est composée d'une sortie à l'australienne. La première portion n'est pas simple, il y a sans cesse des clapots qui cassent mon allure. Le retour vers la plage est plus rapide pour moi, j'essaye de "surfer" sur les vagues pour aller plus vite. Je rattrapé plusieurs hommes avec des bonnets de couleurs différentes je me dis que ma technique fonctionne bien. Je jette un rapide coup d'œil derrière moi avant de sortir de l'eau, je vois une grosse vague qui arrive droit sur moi : de justesse je réussi à sortir rapidement de l'eau. Je cours pour prendre la sortie à l'australienne et replonge un peu plus loin. A ce moment, des rouleaux de 3/4m de haut s'enchaînent : je me prends 5 grosses vagues et n'arrive pas à avancer. Je dirais même que je recule, la situation n’est pas rassurante j’ai l’impression que je ne vais pas réussir à repartir. J'attends le moment opportun avant de tout donner pour passer cette zone dangereuse, à ce moment-là mon cardio est à fond ! Sur le retour, je constate que l'océan ne s'est pas calmé et que plus je m'approche du bord et plus le courant et les vagues sont violents. A quelques mètres du bord je me retourne à plusieurs reprises pour surveiller les vagues, j'essaye de foncer pour en finir avec cette nage. A quelques mètres du bord, je vois qu'une vague puissante arrive sur moi … il s’agit d’un shore break : je suis prise au piège dans cette dernière section. Je sais que je ne peux rien faire alors je prends une grande inspiration et plonge. Cette dernière m'engloutie et je me retrouve en plein milieu du rouleau...plusieurs secondes passent et je me demande ce que je fous là ! Quand est ce que je vais pouvoir ressortir et dans quel état : effet machine à laver assuré. Au final je termine par quelques pirouettes sur le sable et ceci en face de l'arche : ouf. Hop je m'empresse de me relever pour ne pas réitérer la chose. Je passe l'arche et là je vois Vincent qui m'encourage. Ça me remonte le moral. Je cours jusqu'au parc vélo. A mes yeux, le plus dur est passé. Maintenant place à ma partie favorite : le VTT. J'enfile rapidement mes chaussures de vélo, mon casque et mes lunettes et je m'élance sur mon vélo. Le départ est complexe, le parcours monte assez raide sur de nombreux kilomètres. Plusieurs personnes sont déjà à pied mais je m'accroche pour rester sur le vélo. J'arrive à doubler plusieurs concurrents en côtes, c'est mon point fort. Dommage, je me retrouve rapidement bloquée derrière des gens qui poussent leur vélo dans la boue. Le parcours est un véritable bourbier. J'essaye de doubler à plusieurs reprises sur le vélo mais ma roue arrière dérape. De toute façon, il n'y a pas vraiment de place pour doubler, je suis donc contrainte de suivre le mouvement. La boue est très collante, elle s'accumule au niveau des roues, patins de frein, dérailleur... à plusieurs reprises il faut nettoyer le VTT. Plus on monte et plus le chemin paraît sec, je me dis qu'à la première occasion je remonte sur mon cheval de course. Une fois sur le vélo, je m'aperçois que les cales et chaussures sont remplies de boue. Ça n'accroche plus et je perds en rendement...rien à faire, j'ai beau taper mes chaussures contre mes cales mais c'est pire que de la super glue ! Ne pas avoir les pieds calés en descente me coutera une légère chute : il fallait bien faire au moins un bain de boue. Pas de souci physique ou mécanique à déplorer, allez ça repars. La vue sur le parcours vélo est magnifique : on commence par un passage dans les bois pour remonter sur les crêtes et replonger en direction de l'océan... La vue donne envie de rester traîner mais pas le temps pour ça aujourd'hui. 10km avant la fin du vélo j'entends un clic clic clic au niveau de mon dérailleur : je m’arrête pour voir d’où vient le problème. Je me dis que le bruit doit être dû à l’accumulation de boue, j'essaye d'en retirer un maximum, mais le bruit persiste. Je fais confiance à ma monture et me dis que ce clic clic clic peut encore finir ces derniers kilomètres. Aller dernier coups de pédales, au loin j’aperçois de nouveau Vincent, quel supporter de choc. Je m'approche de lui : il me lance que je suis 2nde de ma catégorie. Je me dis que la blague est bonne mais que j'ai sûrement dû mal comprendre, avec la boue jusque dans les oreilles ce n'est pas facile de tout entendre. Retour au parc à vélo, je dépose mes affaires et enfile mes chaussures de trail. Je jette un petit coup d'œil à mon beau vélo qui n'est plus rouge mais entièrement marron, après la course je me dis que je vais avoir du pain sur la planche ! Je sors du parc et là je retrouve Vincent qui m'annonce que j'ai moins de 3min de retard sur la 1ère fille. Cette fois ci j'ai bien entendu, c’est donc vrai je suis en seconde position incroyable. Avec toutes cette boue je ne savais même pas qui j'avais doublé et quelle place je pouvais prétendre... chose sure je ne m'attendais pas à cette place. J'attaque la course à pied avec de bonnes jambes. Le parcours rendu très glissant avec la boue rend la tâche difficile. Je patine dans les montées, je me dis que j’aurais prendre mon autre paire avec plus de grip. A certains moments je dois même m’accrocher aux arbres pour progresser. Le parcours trail est vraiment superbe, c’est boisé et abrité du soleil. Je ressens l’humidité et la chaleur mais ça reste supportable. Je me fais plaisir à dévaler les singles dans les bois, je fais attention à mes appuis : je n'ai pas envie de me tordre de nouveau la cheville. À 1km de l'arrivée, je retrouve de nouveau Vincent accompagné de mon perroquet de la veille qui m'annonce que je suis en tête. Je ne savais pas à ce moment que j'avais doublé la 1ère fille. Je savoure ce dernier kilomètre sur le sable avant que Vincent me tende le drapeau breton pour franchir la ligne ! Je passe la ligne après 4h32 d'effort intense sur un parcours rendu très difficile par les conditions de mer et la boue. J'obtiens le titre de championne du monde de Xterra GA 25-29. On me tend la fameuse médaille de finisher et on me passe le collier de fleurs hawaïennes autour du cou !
Temps: 4:32:25 - 232/698 - 27e F /198 - 1ère /13 GA 🏊 33:41 🚵 2:48:12 🏃 1:06:08 C'est une performance énorme à laquelle je ne m'attendais pas en venant ici. Après l’effort, le réconfort !
Le dimanche soir s’est conclu avec une cérémonie de remise des prix à l’américaine et un buffet géant. Je n’avais jamais vu ça, l’ambiance est très sympa et c’est l’occasion de rencontrer de près les Elites.
Place à quelques bières Hawaïennes bien méritées pour arroser cette victoire.
Pour le reste du séjour nous nous sommes reposés sur les belles plages de Mauï.
Au programme : nage avec les tortues, bodyboard, randos, jacuzzi…
Nous avons aussi monté en haut d'un volcan, le mont Haleakala : une vue impressionnante à 3055m de haut ou nous avons pu observer un fabuleux couché de soleil. Suite aux conseils d'un vieux sage du Tri Véloce nous avons préféré monter au volcan après la course...afin d'éviter tout pépin physique pendant les épreuves 😉
Samedi 3 Novembre : retour à Nantes.
Voyage épuisant qui dure plus de 30h, nous arrivons à l’aéroport de Nantes un peu sur les rotules… et là surprise : à la sortie de l’aéroport de Nantes tous les amis du TriVéloce sont là en tenue sur leur vélo. C’est incroyable je ne m’attendais pas à ce comité de welcome-back. Vincent et Christian, le président du club avait bien préparé leur coup car je ne me suis douté de rien.
Je suis très contente d’avoir reçue un tel accueil pour ce retour à Nantes, le voyage se termine en beauté. Cela fait plaisir de voir un club aussi soudé, vive le TriVeloce !!!
Merci à tous pour votre soutien et vos encouragements.
Mahalo
Gaëlle